Désolidarisation de dettes : quand et pour qui ?

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Enfin, le grand jour est arrivé : vous allez épouser l’amour de votre vie et une merveilleuse lune de miel aux Maldives vous attend à l’issue de la cérémonie. N’esquivez cependant pas les conversations difficiles avant de passer le pas : qu’en-est-il des dettes contractées par votre conjoint ? Qui en prend la charge ? Et en cas de divorce, comment fonctionne la désolidarisation et est-ce possible dans mon cas ? TopCompare.be vous éclaire sur ce point épineux des finances personnelles.

Qu’est-ce que la désolidarisation ?

Par définition, la désolidarisation signifie briser les liens de solidarisation entre les personnes. Appliqué au secteur bancaire, le terme “désolidarisation” est associé à la séparation de dettes, qui est le terme utilisé par la loi belge, tant que le terme de a lui tendance à être plutôt utilisé dans le droit français.

La désolidarisation dépend du type de dette

En réalité, tout dépend de votre régime matrimonial et de la date à laquelle les prêts en question ont été contractés. Vos droits et obligations ainsi que ceux de vos conjoints dans le cadre d’un crédit dépendent en effet entièrement de ces deux éléments.

Il existe ici deux types de dettes : la dette commune et la dette privée. La plupart des gens sont mariés sous le régime légal par défaut, qui correspond au régime légal de communauté. Ce dernier sépare le patrimoine en trois parties : le patrimoine d’un des conjoints, le patrimoine de l’autre conjoint et enfin, le patrimoine commun. Notez ici que cette séparation s’applique également aux personnes déclarées en tant que cohabitants de droit ou de fait.

Les dettes communes

Les deux conjoints sont ici responsables des dépenses et des dettes conclues pendant le mariage ou pendant la durée de la cohabitation, la dette est donc dite commune. Cette dernière incombe les deux parties, qu’il s’agisse d’un crédit contracté conjointement ou non. Se retrouvent ainsi dans le patrimoine commun non seulement les dettes que les deux conjoints ont contractées ensemble, mais aussi les crédits qui sont conclus par l’un ou l’autre séparément mais dans l’intérêt de la famille et du ménage. Le cas échéant, le créancier pourra se retourner contre n’importe lequel des conjoints pour le remboursement et aucune désolidarisation à proprement parler n’est possible.

Les dettes privées

En parallèle à cela, on retrouve les dettes dites personnelles, qui n’appartiennent qu’à l’un des conjoints. Elles peuvent se présenter sous les formes suivantes :

  • Les dettes constituées avant le mariage
  • Les dettes provenant d’un héritage ou d’un don à l’un des conjoints
  • Les dettes contractées par l’un des conjoints pour ses besoins propres
  • Les dettes résultant d’une condamnation pénale

Ces dettes ne peuvent être liées en principe qu’à la personne qui les a créées et ne font donc pas partie du patrimoine commun. En cas de divorce, aucune désolidarisation ne rentre en jeu puisque le détenteur de la dette est bel et bien le conjoint l’ayant contractée. Pour tout autre type de créance générée dans le but de subvenir aux besoins du ménage, il est à la charge des deux parties de les rembourser, puisque sous le régime légal de communauté, la séparation des dettes ne s’applique pas.

Quelles sont les exceptions ?

Lorsque vous avez abandonné le régime matrimonial légal pour un contrat de mariage, les cas peuvent différer et une désolidarisation ou séparation des dettes peut être envisageable. Si vous êtes mariés sous le régime de la séparation de biens, chaque époux reste propriétaire de ses propres dettes et biens. Les créanciers ne peuvent exercer un recours que contre le conjoint auquel il est contractuellement lié. Ce n’est que dans le cas où un crédit aurait été signé par les deux conjoints qu’ils en sont solidairement responsables. Petit bémol : dans le cadre de ce régime matrimonial, les institutions financières auront tendance à exiger le cautionnement du conjoint afin de pouvoir octroyer le crédit, qui se retrouve alors lié à la dette de la même manière que le responsable de la créance en question.

En revanche, sachez que sous le régime légal de communauté, et ce dans le cas où l’un des époux se serait porté garant d’un prêt sans l’autorisation explicite de son conjoint, la dette reste à sa charge et la désolidarisation s’applique de fait.

Il est donc clair que, lorsque vous projetez de vous marier, il est essentiel d’avoir une discussion ouverte avec votre moitié au sujet des dettes. Cela vous permettra de réfléchir ensemble à une solution qui vous convienne à tous les deux. Si vous souhaitez (ensemble) souscrire à un prêt, n’hésitez pas à comparer les institutions financières pour trouver le produit financier qui vous convient le mieux.

A propos Anaïs Pellard

Anaïs est passionnée par le marketing et les langues étrangères, et adore partager ses bons plans sur les finances.